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Luce Richard
Née en 1949, à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, c’est à l’âge de 5 ans qu’elle se retrouve en première année à l’Académie Notre-Dame du Sacré-Cœur. Peu de temps après cette entrée, elle commence ses leçons de piano avec les religieuses du couvent. Mais, c’est lors de ses huit ans qu’elle découvre une forme d’art qui l’impressionne grandement.
On l’assigne à un nouveau professeur de musique en la personne de Sœur Rosaline, Filles-de-Jésus. Cette religieuse vient de compléter sa formation et en musique, et en arts visuels, à la Sorbonne de Paris. Chaque nouvelle saison, cette talentueuse musicienne/artiste, se révèle par les fresques qu’elle appose à la gouache dans les énormes fenêtres de la grande salle. Ses œuvres auront bien impressionné l’enfant que Luce était, surtout lorsque les rayons solaires se reflétaient à travers les vitres de l’établissement. Son cœur d’enfant conserve précieusement en mémoire les souvenirs de cette beauté : ce fût, d’après elle, son initiation à l’art.
Comme l’enseignement de l’art ne faisait pas encore partie du curriculum scolaire, à cette époque, on pouvait retrouver une période de dessin ou de coloriage en fin d’après-midi, le vendredi. Elle ne se voyait pas comme artiste puisqu’elle ne possédait point le talent de certains de ses pairs, mais la couleur demeurait un intérêt bien marqué pour elle. Comme carrière, Luce œuvra dans le domaine de l’enseignement au Nouveau Brunswick, au Québec, en Ontario et à l’Île-du-Prince-Édouard, partageant sa passion des arts avec ses élèves. L’épanouissement artistique se poursuivit via la photographie, la décoration intérieure, le décor de grandes salles de réception, et la conduisent inévitablement vers un médium de techniques mixtes. Pourquoi se tourne-t-elle vers ceci? À un moment donné, elle prend conscience qu’en vieillissant, il est exigeant physiquement de continuer à s’adonner aux décors de salles. Elle constate que le don de la composition peut tout aussi bien s’appliquer sur une toile. Débute alors une nouvelle et belle expérience : l’art abstrait en collage tridimensionnel.
Ce sont les patrons retrouvés dans la nature qui l’émerveillent et suscitent en elle le besoin de poursuivre sa démarche. Créer est une passion et nourrit un besoin primordial chez celle qui ne se croyait pas artiste puisqu’elle n’était point habile en dessin. C’est par la création qu’elle accède à la joie, au bonheur. Et, comme Albert Camus (1913 -1960) le disait si bien : « Créer c’est aussi donner une forme à son destin! »
Démarche artistique
Depuis plus de 40 ans, c’est, caméra en main que je fais de longues promenades dans la nature. La beauté, les patrons qu’on y retrouve, ont éveillé en moi ce goût de créer. Captivée par tout ce qui est couleur, forme, texture, je m’adonnai sérieusement à la décoration. À un moment donné, je cherchai une nouvelle façon d’exprimer ma créativité.
C’est alors que je me découvre une nouvelle passion: le collage tridimensionnel. Je commençai par créer des cartes. Ces mini-tableaux étaient faits de papiers que je teignais, de tissus, de papier japonais, thaïlandais, auxquels j’ajoutais des fils, de la dentelle, des boutons, et d’autres petits objets. De fil en aiguille, ma créativité progressa et je décidai de confectionner des tableaux. Comme le recyclage prenait de plus en plus d’importance dans notre vie, je pris la ferme décision de me servir d’objets recyclés le plus possible. En les apposant à mes tableaux, je leur offrais une nouvelle identité : le « surcyclage » venait de poindre dans mon univers artistique.
C’est donc sur fond de peinture, de morceaux de canevas peints ultérieurement, de tissus, et /ou de papier que j’ajoute ces différents objets hétéroclites choisis lors de mes nombreuses visites aux friperies. Il s’agit de bijoux, de morceaux de casse-tête, de petites boîtes insérées de billes, de cerceaux, et j’en passe. Ce que je cherche à exprimer, c’est la joie qui m’habite. Mon cœur d’enfant jubile à assembler ce qui me semble comme un énorme casse-tête jusqu’à ce que je réussisse à n’en faire un montage qui soit balancé et agréable à l’œil.
Comme j’ai grandi au bord de la mer, on retrouve parmi mes tableaux des teintes marines ainsi que les couleurs primaires et des nuances des tropiques. Il va sans dire aussi que je ne peux résister d’y ajouter ma prédilection pour tout ce qui est « petits pois » (polka dots). De ces tableaux ressortent des mémoires, des expériences, des émotions jaillies de mon passé. Ce passé, j’en célèbre ses richesses, et par le fait même, c’est l’occasion rêvée pour en célébrer la vie!
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06 février 202517h à 19h