
Mélanie Paulin - Mai à juillet 2024
Projet de résidence :
Le projet, intitulé " L’eau qui nous habille ", aborde l'empreinte hydrique cachée de l'industrie de la mode et des textiles à travers la création d’une série d’œuvres textiles. Face à la crise climatique, le fast fashion a transformé les vêtements en marchandises jetables, modifiant notre relation aux matériaux qui nous entourent. L'objectif de cette résidence est de créer la plus grande œuvre de cette série, symbolisant la consommation annuelle colossale de 79 trillions de litres d’eau par l'industrie de la mode et des textiles.
Le public sera invité à participer à cette œuvre lors de séances interactives de tapis hooké, en utilisant leurs propres vêtements et textiles désuets. Ces rencontres sensibiliseront à l'impact environnemental du fast fashion tout en permettant au public de s’initier à des pratiques artistiques.
Horaires des séances libres :
6 juin 18h - 20h
11 juin 10h - 12h
18 juin 18h - 20h
27 juin 10h - 12h
4 juillet 18h - 20h
9 juillet 10h - 12h
Au fil du temps, notre éloignement des mains et des machines qui fabriquent nos vêtements a conduit à une perte de compréhension de leur confection. Cet écart entre les consommateurs modernes et le processus de production souligne l'importance de renouer avec la fabrication.
En valorisant les objets que nous créons, nous réduisons naturellement la tendance à les jeter précipitamment, encourageant une consommation plus réfléchie. Cette reconnexion avec le processus de fabrication nous permet de prendre des décisions plus éclairées sur notre consommation de matériaux et son impact environnemental, promouvant un mode de vie plus durable.
Ce corpus de travail est à la fois un processus d'introspection examinant mes propres choix de matériaux en tant que consommatrice, et une réflexion collective grâce aux interactions avec les membres du public et leur contribution à l'œuvre artistique.
Démarche artistique :
Mon parcours artistique me conduit à me redécouvrir ainsi qu’à redécouvrir le monde qui m'entoure. Je suis profondément attirée par la nature tactile des matériaux que je choisis, ce qui m’invite à entreprendre le processus créatif avec une intention réfléchie et personnelle.
À travers l'exploration des arts textiles et de l’estampe, j’interprète mes expériences de vie en abordant des thèmes tels que la préservation de l'environnement, la maternité et l’autosoin. Mon travail met en lumière la beauté des imperfections et célèbre l'unicité du fait main. Je réutilise fréquemment des matériaux abandonnés, leur offrant une seconde vie et transformant des bouts de textiles, de fils et de papiers oubliés en œuvres uniques.
Je crée délibérément et avec réflexion, en utilisant des méthodes lentes et répétitives qui offrent un espace où mes pensées s'entrelacent avec la cadence du mouvement de mes mains. Cette approche de "slow making" ne concerne pas la rapidité de la création ; c'est plutôt une pratique qui s'harmonise avec le rythme naturel de la vie. En adoptant cette pratique délibérée, j’ouvre un espace propice à la croissance personnelle, à la contemplation et à la connexion.
Dans un monde en perpétuelle accélération, j'invite les spectateurs à interagir avec mes œuvres lentement. Je les encourage à prendre le temps de s'arrêter, d'explorer plus profondément les émotions, et de découvrir la beauté qui émerge de l’appréciation lente et posée de la créativité.
Mélanie est une artiste contemporaine émergente qui travaille principalement en textile et en estampe. Sa pratique artistique s’articule autour de thèmes tels que l'autosoin, le soin de l'environnement et la maternité, qu’elle explore et réinterprète à travers ses propres expériences de vie. Elle valorise la nature artisanale et les imperfections de son travail tout en manifestant un intérêt particulier pour la reconnaissance des nombreuses façons dont les femmes expriment leur art.
Diplômée du programme Foundation Visual Arts du New Brunswick College for Craft and Design, et ancienne du programme d'accélération artistique CATAPULT de ArtsLinkNB, Mélanie possède également un doctorat en microbiologie environnementale. Elle siège au conseil exécutif de la Galerie Sans Nom à Moncton et soutient activement sa communauté artistique.
Mélanie a été récipiendaire de subventions du Conseil des arts du Nouveau-Brunswick et a exposé son travail à la Galerie Sans Nom, à l'Atelier Imago, à la Galerie George Fry ainsi qu’au festival FICFA. Elle habite à Moncton, au Nouveau-Brunswick, d'où elle materne et travail.